Infections Vaginales : Comprendre et en parler
Les infections vaginales représentent une cause fréquente de consultation gynécologique. Elles se manifestent souvent par des leucorrhées (pertes blanches ou teintées pouvant être avec odeur ou pas et fluides ou épaisses). La compréhension des différents types d’infections vaginales est essentielle pour une santé optimale, sans oublier qu’une consultation chez le médecin (gynécologue ou médecin généraliste) est essentielle pour qu’un diagnostic précis et une prise en charge adaptée soient faites.
Flore vaginale physiologique
La flore normale, principalement composée de lactobacilles, joue un rôle protecteur en maintenant un pH acide (3,8-4,4) et en produisant des substances antimicrobiennes comme l’acide lactique. Des variations peuvent survenir selon l’âge, le cycle menstruel ou la grossesse.
Candidose vulvo-vaginale
- Prévalence et causes : Touche jusqu’à 75 % des femmes à un moment de leur vie. Candida albicans est la cause principale.
- Symptômes : Prurit (démangeaison) vulvaire, leucorrhées blanchâtres grumeleuses, sensation de brûlure accentuée après les rapports sexuels.
- Diagnostic : Examen gynécologique, test au microscope et mise en culture.
- Traitement : Ovules et crèmes antifongiques ou traitement oral en cas de symptômes aigus. La grossesse impose l’utilisation d’azoles topiques uniquement.
Candidose vulvo-vaginale récidivante
- Définie par 4 épisodes ou plus par an, souvent liée à des facteurs de risque comme le diabète ou une immunosuppression.
- Traitement : Approche prolongée avec antifongiques locaux ou fluconazole oral sur 6 mois.
Vaginose bactérienne
- Etiologie : Remplacement de la flore normale par des bactéries comme Gardnerellavaginalis. Souvent asymptomatique mais peut provoquer des pertes grisâtres et une odeur poissonneuse.
- Diagnostic : Critères d’Amsel (pH > 4,5, cellules indicatrices, etc.) ou score de Nugent sur coloration Gram.
- Traitement : Métronidazole oral ou secnidazole en dose unique.
Trichomonas vaginalis
- Protozoaire transmis sexuellement. Symptômes : pertes vaginales malodorantes, écumeuses, souvent vertes ou jaunes.
- Diagnostic : Visualisation microscopique ou tests moléculaires.
- Traitement : Métronidazole ou tinidazole en dose unique.
Chlamydia trachomatis
- Prévalence : Fréquente chez les moins de 25 ans et dans les populations à risque.
- Complications : Grossesse extra-utérine, infertilité.
- Traitement :Azithromycinemonodose ou cyclines sur 7 jours. Dépistage recommandé pour les populations jeunes et à risque.
Points essentiels
- Une visite chez le médecin est indispensable.
- L’identification du germe en cause est essentielle pour une prise en charge ciblée.
- Le dépistage et le traitement des partenaires sexuels sont obligatoires pour les infections sexuellement transmissibles.
Sources : – Recommandations de lꞌOMS relatives à la santé et aux droits des adolescents en matière de sexualité et de reproduction. OMS 2018
– Hamdaoui N. Infections vaginales : Aspect clinique, diagnostic et prise en charge. Revue de Médecine Générale et de Famille. 2022;20:264-270.